Chaux/terre/sable pour les 32 m² de l'extérieur et terre/sable pour les deux chambres de l'étage d'environ 20 m² de surface de mur chacune. 1 journée à 6 pour l'extérieur et 1 journée à 5, puis à 4 pour chaque chambre. 

          Puis 2 semaines plus tard, on a fait les 30 m² de la pièce de vie. Un chaux/terre/sable assez clair et neutre au sud et le terre/sable rouge côté nord, sur le mur d'adobes. Entre les deux sur le mur Ouest, une jonction en courbe, agrémentée d'un rond décoratif. On avait dit qu'on n'aurait pas fait de motifs, ben on en a fait un. 1 journée à 7.

         Encore 2 semaines plus tard, le mur sud de la mezzanine avec le même terre-sable rouge. 1 journée à 5.

          Choisir les couleurs n'est pas une mince affaire. Faire des choix sur critères objectifs est déjà souvent délicat, mais alors faire des choix esthétiques...  surtout que l'effet final une fois la pièce finie peut être assez différent de l'échantillon ou du test qu'on a fait, notamment avec la chaux qui éclaircit énormément et change la teinte originale.

           On a opté depuis longtemps pour des couleurs plutôt chaudes dans la majorité des pièces. On avait récupéré chez des amis (autoconstructeurs paille avisés) un tas de terre rouge venant du nord de Rennes. Avec la chaux, cette terre prenait une teinte rose qui ne nous plaisait qu'à moitié, on a donc cherché à l'assombrir avec un sable sombre et orangé. Le sable le plus coloré que j'ai vu dans le coin était le sable de filtration qu'on avait mis dans la phytoépuration. Je suis donc retourné en chercher 500 kgs. Mais il ne contient pas de fines, alors on l'a mélangé avec un 0/4 classique. Dans les enduits sans chaux, on n'a mis que le 0/4.

Recette pour l'extérieur :

- 2 volumes de terre rouge

- 1 volume de chaux aérienne

- 5 volume de sable filtration orange

- 3 volumes de sable 0/4 blanc

- 0,5 volume de paillette de chanvre

Finition talochée, bien serrée au fur et à mesure de la prise. (Pas trop quand même sinon ça fait apparaitre des traces noires, avec la chaux comme avec la terre)

La proportion de chaux est assez faible. C'est un choix, pour augmenter la couleur et parce que ça nous semble suffisant au niveau résistance.

ATTENTION :  Deux ans plus tard, ce mélange n'a pas tenu, des fissures sont apparues un peu partout, parfois longues et profondes, et des petites plaques sont tombée en deux endroits (bientôt plus...) suite à des épisodes de vent et pluie assez violents. On va tout refaire en augmentant largement la dose de chaux (sans doute quasiment plus de terre, ou seulement en badigeon a fresco pour la couleur). Se pose aussi la question de l'accroche d'un enduit chaux sur la terre. L'enduit de finition extérieur chaux ou chaux/terre semble encore moyennement maîtrisé dans la construction paille, on va se rapprocher des maçons traditionnels qui ont l'habitude de poser de l'enduit chaux sur les murs de terre par ici. On va aussi reprendre contact avec les pros de la paille pour voir s'ils ont perfectionné leurs pratiques.

L'enduit de finition extérieur a été refait en juillet 2014 avec la recette suivante :

- eau de chaux sur la terre

- lait de chaux

- gobetis (7-8 mm)

- dégrossi avec trame dans les arrondis (7-8 mm)

- Finition (7/8 mm)

Que du chaux-sable, si ce n'est un peu de terre en plus d'une bonne quantité de pigment ocre rouge pour la couleur.

On a utilisé de l'hydraulique NHL2 et de l'aérienne CL90

- Gobetis : 3/4 NHL - 1/4 CL

- Dégrossi : 2/3 NHL - 1/3 CL

- Finition : 1/2 NHL - 1/2 CL

L'hydraulique dans la finition est un gage de solidité, notamment au niveau des bords des appuis de fenêtre, où le ruissellement finit par raviner la surface.

L'eau de chaux et le badigeon avant le gobetis sont déjà plutôt efficace à mon sens. L'ancien enduit se décollait partout sans effort, sauf aux endroits où on avait fait des carrés de test de couleur. A ces endroits, la couche de corps avait été en contact avec de la chaux sur les premiers mm. Là, il fallait gratter vigoureusement pour que ça tombe. Ce qui porterait d'ailleurs à croire qu'un enduit en 2 couches (+ eau de chaux ou badigeon clair) a déjà toutes les chances de tenir. C'est d'ailleurs ce que pratiquent généralement les quelques maçon tradi que j'ai consulté. L'enduit en trois couches semble rare, même si à l'origine, c'est bien ce que préconisent les règles de l'art.

Les trames ont été ajoutées dans les arrondis car c'est là que le précédent enduit avait commencé à lâcher (uniquement les arrondis verticaux, les arrondis horizontaux étaient en parfait état). Pour plus de sécurité, on aurait pu mettre de la trame partout, car si les efforts sur la trame sont importants, la traction est transférée sur le bord et c'est là que ça lâche. Mais avec les trois couches de chaux-sable + la certitude que la couche de corps est stable, on s'est contenté de tramer les arrondis. Inch Allah.

Il y en a eu pour environ 150€ de matériel pour 37m². En revanche, toutes ces précautions demandent une main d'oeuvre importante. Donc, soit beaucoup d'argent, soit beaucoup de temps à fournir. On m'a rapporté un cas pas loin de Rennes où un artisan honnête (?) a facturé un travail dans ce genre 120€ le m² !

Recette pour l'intérieur :

2 terres différentes, la rouge et une terre plus neutre, une par chambre. Les tests ont indiqués qu'on pouvait utiliser les même dosages de sable pour les 2. Ca faisait donc :

- 1 volume de terre

- 2,5 volumes de sable

- 0,5 volumes de paillette de lin

Dans l'enduit terre, on ajoute du fromage blanc 0%. La caséine qu'il contient améliore l'adhérence et la résistance aux chocs. Je ne sais plus la dose, je vais retrouver ça.

La terre est tamisée avec un tamis de 4 et le sable avec un tamis de 8. On a appliqué en moyenne 1 cm. Malaxage avec un malaxeur à main assez costaud, Fabrisss pense que ça casse mieux les petites mottes, mais à défaut une bétonnière peut faire l'affaire.